Position du problèmeLe cabinet d’un médecin généraliste est une entreprise où la délégation des tâches est une composante essentielle à l’amélioration de la qualité et des performances du travail.ObjectifClasser les préférences des médecins généralistes quant à la délégation des tâches médico-administratives aux secrétaires assistant(e)s médico-social(e)s.MéthodeLa révélation de ces préférences a été faite par analyse conjointe auprès d’un échantillon aléatoire de 175 médecins généralistes en activité en France métropolitaine. Dix scénarios ont été construits à partir de sept attributs : formation des secrétaires médicales, aide logistique pendant la consultation, délégation de la gestion du planning, des dossiers médicaux, de la comptabilité, de l’entretien, et prise d’initiative au téléphone. Un plan factoriel a été utilisé pour réduire le nombre de scénarios. Les variables sociodémographiques des médecins ont été collectées.RésultatsCent trois médecins ont répondu et l’analyse portait sur 90 répondants respectant l’hypothèse de transitivité des préférences. La difficulté ressentie était de 2,8 sur 5. Les taux élevés de répondants (59 % ; IC 95 % [51,7–66,3]) et de transitivité (87,5 % ; IC 95 % [81,1–93,9]) montraient l’intérêt des médecins pour cette thématique. La délégation de la gestion du planning (OR = 2,91 ; IC 95 % [2,40–13,52]) et des dossiers médicaux (OR = 1,88 ; IC 95 % [1,56–2,27]) étaient les deux attributs les plus importants pour les médecins. Seule l’aide logistique n’était pas un critère pris en compte significativement pour le choix de secrétaire.ConclusionIl s’agit d’une première étude s’intéressant aux choix des médecins généralistes en matière de délégation de tâches. Elle permet de mieux comprendre les déterminants de leurs choix à déléguer certaines tâches ou non ; elle va dans le sens d’une volonté de diminution de tâches annexes pour les médecins au profit d’un temps « médical » et de formation plus important ainsi que vers un élargissement du champ de compétences des secrétaires pouvant passer par l’émergence d’une nouvelle fonction : « assistante médicale ».